Le portrait d'un collègue #3

Comment devient-t-on responsable d’un tel pôle ?

J’ai une formation d’ingénieur dans le domaine de l’eau et de l’environnement. A la fin de mes études, étant fonctionnaire d'Etat j’ai été affectée directement dans un  service déconcentré de l’État. J’ai d’abord assuré des missions de maîtrise d’œuvre en eau potable et assainissement pour des communes essentiellement rurales en Haute Marne, puis je suis devenue responsable de la Police de l’Eau* dans le département de la Moselle. Par la suite, j’ai eu envie de rejoindre un service technique d’une collectivité, pour le côté opérationnel. J’ai donc saisi l'opportunité de rejoindre  Metz Métropole en 2018, avec la prise de la compétence GEMAPI par les EPCI.

Une des missions du pôle, c’est de mettre en œuvre la GEMAPI sur le territoire de Metz Métropole.

Votre rôle et vos missions ?

En tant que responsable du pôle, je travaille avec une équipe de 3 personnes : Alain Dalstein, Françoise Mussot et Florent Hayotte.

Une des missions du pôle, c’est de mettre en œuvre la GEMAPI sur le territoire de Metz Métropole. La feuille étant quasi vierge en 2018,  il a fallu identifier, dans un premier temps les contours de cette compétence (qui fait quoi ? qui doit faire quoi ?) et identifier tous les acteurs nouveaux et préexistants qui peuvent intervenir  dans cette compétence. Il a été nécessaire de faire un état des lieux de tous les enjeux sur le territoire, aussi bien en termes de gestion des milieux aquatiques (protection et restauration des sites, des écosystèmes aquatiques et des zones humides) que d’inondations (où ? ampleur et fréquence des inondations ?).

En juin 2018, Metz Métropole a été confrontée à des pluies importantes ayant entrainé des coulées de boues et des débordements de cours d'eau. Ces événements ont marqué le lancement de deux études importantes de diagnostic, pour comprendre comment fonctionnait les cours d’eau à l'échelle du bassin versant en question en termes de crues et de son état "écologique".

Un autre aspect important de notre mission porte sur la sensibilisation des acteurs comme les communes et particuliers sur cette nouvelle compétence. La métropole a certes récupéré cette compétence mais ça ne change pas les obligations en termes d'entretien de cours d’eau; et nous devons donc expliquer en quoi et sur quoi la métropole est compétente.

Il ne faut pas oublier également le volet assainissement du pôle : il s'agit par exemple d'assurer le bon fonctionnement du réseau en temps de pluie en lien avec notre régie Haganis ou de programmer et suivre les travaux de renouvellement du réseau en lien avec notre service voirie.

Vos gros projets du moment ?

Nous avons lancé courant de l'été 2020 la maitrise d'œuvre pour les travaux sur le ruisseau de Saulny avec la définition et la conception des travaux identifiés durant l'étude de diagnostic. Les inondations de juin 2018 ayant marqué le territoire, ce programme d’actions et sa réalisation sont très attendus.

Côté assainissement, nous allons lancer le zonage d’eaux pluviales qui permettra de définir par secteur la gestion des eaux pluviales à envisager pour tout type de projet. Le but étant de proposer des solutions alternatives au rejet dans les tuyaux pour une gestion plus intégrée et à la source de l'eau de pluie.

Les qualités indispensables de votre métier ?

Il faut d’abord savoir communiquer et convaincre pour expliquer et présenter les projets aux acteurs extérieurs. Ensuite, être patient et persévérant car les projets sont longs à mener : quelques années peuvent passer entre l’émergence d’un projet et sa réalisation, du fait des études et des procédures administratives.

Enfin, il est important de savoir travailler en équipe et en réseau.

On peut vraiment dire maintenant : « Youpi ! La GEMAPI, c’est parti ! ».

Un projet dont vous êtes la plus fière ?

Il n’y a pas forcément de projet dont je suis la plus fière, mais plutôt tout le chemin parcouru depuis la prise de compétence de la GEMAPI. Il a fallu constituer l’équipe en partie, faire un état des lieux de la compétence. On est parti d’une feuille blanche et en un peu plus de deux ans, on a plutôt bien avancé et ce grâce au travail fourni collectivement. En 2019, les premiers grands travaux ont démarré et on peut vraiment dire maintenant : « Youpi ! La GEMAPI, c’est parti ! ».

Qu’est-ce que vous appréciez le plus dans votre métier ?

J’aime la diversité des missions et des domaines sur lesquels on intervient. Même après avoir passé 18 ans dans le domaine de l’eau, je ne m’ennuie pas. Certains jours on fera plus de la sensibilisation de riverains ou d’élus et à d’autres moments on sera plus dans le côté opérationnel où on fera avancer les projets.

La transversalité en interne est également importante. Les projets GEMAPI et Assainissement sont complexes et on ne peut pas travailler seul. Nous travaillons donc particulièrement en lien avec le pôle Planification, la Direction du Développement Durable, le pôle Application du Droit des Sols, le pôle aménagement, la voirie et les acteurs externes (services de l'Etat, associations, financeurs).

Police de l’Eau* : La police de l’eau désigne à la fois :

• l’ensemble des activités d’instruction et de contrôle de la protection et de la qualité de l’eau dépendant de l’Etat et visant l’application des lois concernant la ressource en eau ;
• les personnels chargés de ce contrôle.